ça ira mieux en vous le disant ?

Me réveiller le matin, et voir valser les murs de ma chambre bohême, les refermer en me disant que je les ai ouverts trop vite, les refermer, attendre un peu, les rouvrir, & me rendre compte que non, ma première impression était la bonne, la crise d'angoisse est là, la pire, celle qui me saute dessus au réveil, sans que je sache 'pourquoi aujourd'hui?', alors que je suis encore en vacances, alors qu'une nouvelle journée de bricolage s'ouvre à moi, alors que ma vie est loin d'être à plaindre, & que je ne m'en plains pas ... que je reste confiante & optimiste ... c'est le passé qui m'encombre ... le savoir ... 15 ans de fauteuils de psy, les causes ne me sont plus inconnues, mais les effets ne me quittent pas pour autant, malgré les heures de discours, les médicaments-pansements qui ne pansent pas bien, que je ne prends qu'à dose minimum pour ne pas m'enfermer, pour ne pas perdre complètement les pédales ... me sentir agressée en permanence ... par rien, par tout ... savoir comment prendre la vie mais ne pas y arriver ... faire semblant ... donner le change en gardant le sourire ... être imbattable pour donner des conseils, aider ceux qui me le demandent, dans la mesure de mes faibles capacités ... faire un métier que j'aime, qui m'aide j'en suis sûre ... savoir que ça ne suffit pas ... être incapable d'aller acheter une baguette de pain seule, au coin de la rue ... mais me forcer parfois, à rejoindre seule le rayon des chaussettes chez babou & me retrouver perdue, 10 min plus tard, dans les rayons, à errer avec mon panier à roulettes qui fait un bruit épouvantable, être assaillie de sueurs froides & de hauts-le-coeur disgracieux, chercher mr méli avec un désespoir croissant -portable oublié à la maison- ... le retrouver et pffffffffffffffffffffffffffiouuuuuuuuuuu, me dégonfler pour évacuer ... 'tout va bien ?' 'tout va bien' ... 'tout va mieux' ... se taire et oublier ... souffrir parce que l'on a souffert ... s'empêcher de profiter de la vie ... regretter le temps où je prenais le train, seule, pour arpenter le marché st pierre ... me dire que ce n'est pas perdu, que la roue tourne, même doucement ... que pendant ces 15 années j'ai connu des moments de répit & que j'en connaîtrais encore ... le souhaiter ... savoir que la vie n'est pas un long fleuve tranquille ...

Comments

[l_ile o bleu]

Je viens de lire tes posts sur le concert et ta couture, trouvant la meli de tous les jours et en descendant la page, je tombe sur ce post, plein d'amertume,de tristesse et surtout plein de cette honnetete qui te caracterise et que j'aime. C'est la que l'on se rend compte que chacun cache ses miseres derriere ses talents. Je sais que meme si ce mauvais moment est passe, il reste tapi la derriere, pret a surgir... Merci mr meli et les enfants meli d'etre la pour
soutenir et aimer comme elle le merite cette merveilleuse dame qu'est meli. Bises a toi

[Claire]

Bon, fallait que ça sorte !
Moi aussi j'arpente les allées de baboo avec un cadie jaune fluo qui couine ... et qui reste vide...
Finalement, on est toutes là et on t'aime Nath !
Courage et bisous du Nord !

[Muriel]

Je ne savais pas que tu pouvais souffrir autant, tu as justement l'air si joyeuse. Mais continue de sourire car grâce à lui le bonheur revient.
On est nombreux(ses) à faire comme on peut avec un passé pas terrible terrible.
Je me suis pris aussi de grandes claques vers mes 20 ans qui m'ont fait voir le monde pas beau du tout, mais j'aime la vie et je remonte comme un bouchon à la surface quoique l'on me fasse. Mais le corps a ses limites et des fois il couine, alors Courage, le bonheur va revenir, tu es bien entourée et on est toutes là pour toi.
Bises

[karinette]

Moi, j'arrive encore plus tard que les autres car je pense souvent à toi mais je passe pas toujours par le blog. Le tél, c'est bien aussi... J'espère donc de tout coeur que cette crise est passée et que la prochaine sera dans très très longtemps. Je suis désolée mais je me sens impuissante en telle situation car par moments, je cherche moi aussi une solution ( à mes p'tits soucis) mais j'en trouve pas. Biz ma p'tite Thalie, je t'aime très fort. A bientôt.

[Agnèsloutre]

Accepter la douleur et en parler, mettre des mots dessus à défaut de pouvoir la guérir définitivement, c'est déjà un grand pas vers la guérison ou en tout cas la reconnaissance de cette douleur et donc sa mise à distance. Ca sert à ça aussi de pouvoir se confier, ne pas dire que les jolies choses, ne pas faire croire que tout va toujours bien parce qu'on est toutes pareilles, on a des moments de bonheur absolu et des moments où la détresse l'emporte sur tout le reste.
Savoir en parler et savoir qu'on est écouté, même un peu, par le trou de la lorgnette ...
Plein de douces pensées pour t'accompagner, et de douces caresses de Miss Couette et Berlioz.
Courage !